Avant de voyager au Cap-Vert, j’avais fait quelques recherches et j’avais vu que la seule compagnies inter-îles était Bestfly, et qu’elle était sur liste noire européenne.
DEBUT DE VOYAGE
Notre voyage commence par un atterrissage à Sao Vicente, en vol direct depuis Paris. Il se poursuit par quelques jours sur Santo Antão, grâce au ferry qui relie les deux îles plusieurs fois par jour, en une heure. Jusqu’ici, tous nos transferts se passent bien, et le Cap-Vert est un pays magnifique.

Notre vol retour pour la France se fait depuis Praia, sur l’île de Santiago dans le sud du Cap Vert. Deux choix s’offrent à nous : le bateau pendant plus de 10h, ou l’avion de la tant redoutée compagnie Bestfly.
Quelques recherches plus tard, on se rend compte que les bateaux sont souvent annulés à cause de la houle, ou de problèmes divers. On décide après avoir pesé le pour et le contre, de prendre l’avion. On réserve directement notre billet quelques jours avant, sur le site de la compagnie.
Pendant notre séjour, on a rencontré plusieurs personnes qui avaient eu à faire à cette compagnie. Sans grande surprise, des retards quaisi systématiques, mais vraiment rien d’extraordinaire.
Notre vol pour rejoindre Praia sur l’ile de Santiago est prévu le 25 janvier, avec un décollage à 11h50. On continue de savourer notre voyage, et nos caipirinhas.
J-1 DU VOL SAO VICENTE – SANTIAGO
C’était sans compter sur une petite brume qui s’installe depuis quelques jours dans l’air, mais qui ne nous interpelle pas plus que ça. Certainement quelques embruns marins que le vent ramène depuis l’océan.
Pendant que les embruns s’intensifient sans pour autant sentir l’iode marin, on commence à questionner la gérante de notre hôtel. « Si on ne voit plus les montagnes, pas d’avion. Ça peut durer 3, ou 4 jours parfois. C’est de la poussière, pas des embruns ». Les caipirinhas sont toujours aussi bonnes, mais on ne savoure plus aussi sereinement notre voyage.
JOUR-J DU VOL SAO VICENTE – SANTIAGO
On est le 25 janvier et on se prépare à aller à l’aéroport. La brume s’est épaissie mais on devine les sommets des montagnes. On est sacrément chanceux ! Pas de doute, on va décoller.
Il est 8h, on arrive dans un aéroport blindé de monde. Les panneaux affichent deux vols vers Praia pour 11h50, un a l’heure, l’autre retardé. Je regarde nos billets. Mince, le retard est pour nous. Mais l’écran affiche « delayed 1.40AM ». Ca me parait bizarre, j’ai pas reçu de mail qui m’indique que mon vol est demain matin dans la nuit. Je questionne les gens autour de moi, pour eux pas de doutes, il y a une faute de frappe, c’est un retard d’1h40 et pas 1h40 du matin. Et puis de toute façon on s’était préparé à un retard alors on mange tranquillement. Pas d’annonce au micro.

Et puis d’un coup les panneaux affichent tous les vols en « stand by ». Je vais dehors, les montagnes ne sont plus là, la brume est intense et sombre. Je comprend que là, ça va être plus long que prévu. Pourtant aucune annonce micro, ni aucun mail.
Je vais voir au guichet d’informations générales, la dame me dit d’attendre. Je lui montre mon billet, elle me confirme que le miens est repoussé à 1h40 du matin. Il n’est que midi, et on a pas très envie de passer la journée et la nuit dans l’aéroport. J’informe les passagers avec qui j’étais que ce n’étais pas une faute de frappe…
Certains vont négocier au guichet de Bestfly (qui est planqué tout petit et tout au fond de l’aéroport), un hôtel pour patienter. On nous dit qu’ils sont tous complet. Un des passager insiste. La dame du guichet disparait pendant quelques minutes, puis réapparaît : « Bestfly, on y va, montez dans cet aluguer ». On attrape nos clics et nos clacs, et avec les quelques passagers chanceux comme nous qui ont entendu cette annonce furtive, on nous conduit à un hôtel dans le centre ville de Mindelo.

On nous dit de se réunir dans le hall à 22h pour retourner à l’aéroport.
JOUR-J, 14h.
Les hôtesses d’accueil nous disent que finalement, le vol est annulé.
On comprend par nous même ce qui est en train de se passer. Nous sommes touchés par une tempête de sable, la Bruma Seca, venue du Sahara. Elle peut durer jusqu’à 5 jours. Alors on s’arme de patience. Plus qu’à attente des nouvelles de la compagnie. Par chance, la compagnie prend en charge nos trois repas quotidien au sein de l’hôtel. On se détend à nouveau, demain, tout ira surement mieux.
JOUR +1.
On ouvre le rideau à notre réveil, la bruma-seca s’est encore plus intensifiée, on ne voit rien à plus de 500 mètres. Heureusement, on s’entend bien avec plusieurs passagers. On mange ensemble, on devine que ce n’est pas encore aujourd’hui qu’on va partir.
On demande a l’accueil de l’hôtel si ils ont des nouvelles. « Nothing, maybe this afternoon » (« rien, peut être cet après midi »).
Et puis l’après midi : « Nothing ». (« Rien ».)


JOUR +2
« Nothing. »

JOUR +3
On voit sur le site de Bestfly que des vols sont partis cette nuit. Pas de mail, pas d’appels. A l’accueil de l’hôtel : « Nothing. »
On décide d’aller à l’aéroport pour se renseigner, puisqu’on arrive pas a joindre Bestfly par téléphone et que la réceptionniste non plus. On se fait recaler à la porte, mais on arrive quand même a rentrer. Surprise, le mini-guichet Bestfly à tiré son rideau : c’est dimanche !

Personne ne sait nous donner d’informations. On remarque un petit mot sur le site internet de Bestfly, noyé dans la masse : « pour les vols annulés, on va vous reprogrammer prochainement . Évitez de venir a l’aéroport sans infos préalable ».
A 10h30, mise à jour du site internet , on voit un vol à 21h avec un petit message : « reprogrammation des vols annulés du 25/26/27 ». Super, la première information qui nous concerne depuis plusieurs jours !
On ne va pas attendre ici, on reviendra en fin d’après midi pour prendre enfin notre vol.
A l’hotel, on demande a l’hotesse si elle a eu des informations. Mais vous connaissez déjà la réponse ? « Nothing. »
Certains passagers voyagent avec une agence, ils leur disent qu’il fauta se rendre aujourd’hui à l’aéroport, un taxi vient les chercher à 17h. Bonne nouvelle ! Alors on les suit, par nos propres moyens.
JOUR +3, 17H.
On fait la queue en attendant l’ouverture du check-in. Des rumeurs cours dans le hall, on entend parler d’une liste avec les noms de ceux qui sont attendus dans cet avion. On demande à voir cette liste, pour ne pas attendre pour rien. Mais on ne nous autorise pas a voir cette liste.
JOUR +3, 19H30
Le check-in ouvre ses portes (à l’heure ! c’est presque bizarre). On donne notre passeport. Nous ne sommes pas sur la liste. Seuls quelques passagers du 26 janvier y sont, mais pas tous. La majorité des gens présents sont des gens du 25.
La foule commence à se déchainer, personne ne comprend ce qu’il se passe, pas même les hôtesses qui ne sont pas de la compagnie. Elles tentent, a leur tour, d’appeler Bestfly. En vain.
Les hôtesses établissent à un moment donné une liste manuscrite de gens, au hasard, en estimant que ce seront les premiers appelés si il reste de la place.
Indignations dans la salle, ceux qui sont arrivés les plus tôt ne sont pas inscrits sur cette liste débutée en cours de route.
C’est un bordel, les hôtesses sont dépassées, plus rien n’a de sens et rien n’est organisé.
JOUR +3, 21h.
Fin du check-in, une grosse partie de la liste est rappelée. On en fait parti. Mais une dizaine de personnes se font refouler, et certains avaient leur retour pour Paris le lendemain matin qu’ils louperons.
On nous établi des cartes d’embarquement, les horaires ne sont pas bons, mon prénom est mal écrit, mais ça ne choque personne.
JOUR +4, 00h.
L’avion décolle à minuit (au lieu de 21h, ça nous semble un peu moins étrange). On est tous épuisés, et pas très rassurés finalement de monter dans cette avion. Mais tout fini par bien se passer, on est soulageras de fouler le sol de Santiago, à 1h du matin.


Cette expérience nous à vraiment déçue de Bestfly. On ne leur reprochera jamais le retard de 4 jours à cause des conditions météorologiques évidemment. Mais à l’heure où je vous écrit, nous n’avons jamais eu de nouvelles de la compagnie, que ce soit par mail, par sms ou autre. Fort heureusement, nous avons fait parti de ceux qui ont pu bénéficier de l’hôtel et des repas, mais la grande majorité des passagers n’étaient pas au courant et se sont débrouillés tout seuls.
Ce qu’on à appris par la suite en parlant de cette histoire avec d’autres personnes, c’est que si tu réserve un vol Bestfly, ton billet d’avion est valable pour n’importe quelle date antérieure à ta réservation. Si tu veux partir plus tôt que la date prévue sur ton billet, vient à la fin du check-in de l’avion qui t’intéresse et demande si il y a des places vides. Si oui, tu peux monter.
Cette expérience à fait partie de notre voyage, et on en garde un bon souvenir. On a pu rencontrer des gens avec qui on a partagé des bons moments, et puis on a surement été les mieux lotis parmi tous les passagers.
J’espère que cette histoire t’aidera dans tes choix de voyages au Cap-Vert. Je n’aurais pas de meilleur conseil à te donner que de toujours prévoir de la marge dans tes déplacements, et comme dirais les capverdiens : No Stress, Cabo Verde.
A bientôt !
Nao.
Ping : L’île de Sao Vicente au Cap-Vert, et la vibrante Mindelo – wildnurse